HOMMAGE A JULES ALFRED MONOYER

Jules Monoyer est né le 20 mai 1841 à Houdeng-Goegnies.
Parmi ses ancêtres on peut compter Eloi-André Monoyer, un des co-fondateurs des charbonnages de Bracquegnies.

L'auteur se plaît à rendre hommage à Jules-Alfred MONOYER. Ne préjugeant pas de l'avenir, il craint de n'avoir pas le temps ou l'occasion de rendre un légitime hommage à celui que les historiens locaux ne peuvent pas oublier et profite de la place qu'il se permet de réserver ici pour faire connaître davantage l'homme qui a su préserver un peu de l'histoire et du passé des familles Pourbaix.

Peu s'en faut que d'autres historiens régionaux ont été à la fois plus scientifiques, plus élaborés ou plus féconds. Peut s'en faut que l'on puisse en trouver d'autres ayant bénéficié de plus de loisirs et d'un vie plus longue. Peu s'en faut d'en trouver d'autres ayant parlé avec plus de justesse et plus de notoriété. Mais qui a si bien parlé en son temps de Trivières, de Houdeng, de Mignault, de Saint-Vaast, de Strépy ? Qui a parlé si tôt des charbonnages de la région du Roeulx ou d'autres industries d'où les familles Pourbaix ont tiré si longtemps leurs moyens d'existence ? Qui a si judicieusement sauvé du feu destructeur des éléments aussi précieux à l'histoire des communes intéressées ? Jules Monoyer.

Je ne pense pas que notre histoire locale, que notre collection actuelle de monographies serait aussi riche s'il n'avait précédé les chercheurs de notre siècle.

Jules Monoyer était le fils d'Augustin, dit Auguste Monoyer, président du Bureau de Bienfaisance d’Houdeng et de Marie Claire BRICOURT; il est né à Houdeng-Goegnies le 20 mai 1841. Candidat notaire le 2 septembre 1864, conseiller communal et échevin de Strépy-Bracquegnies (1869-1875), conseiller provincial du Hainaut pour le canton du Roeulx à partir de 1876 jusque 1884. Evidemment, il était un libéral. Jules Monoyer avait parfait son éducation dans divers établissements: tout d’abord au pensionnat Lebacq (maison d’éducation fondé vers 1780 à Houdeng) puis au Collège de Liessies à Ath et enfin à l’Université de Bruxelles où il obtient un diplôme de candidat-notaire (1864). Cependant, le droit ne l’attirait pas; la littérature et l’histoire l’intéressaient davantage que le droit.

Il épousa le 26 août 1874 Laurence Victoire Maximilienne DENUIT, née à Houdeng-Goegnies le 6 avril 1856 (décédée à Ville-sur-Haine le 20 mars 1904). Il est resté sans enfant et est décédé le 20 juillet 1887 à Houdeng-Aimeries, soit à l'âge de quarante-six ans, après une douloureuse maladie. Il était laid, difforme et bossu mais cela n'enlève rien à la qualité de son oeuvre.

Sa généalogie, qu'il a établie et étudiée lui-même nous montre l'histoire de cette famille dont voici un résumé sommaire (op.ct.).

1) Josse MONOYER, ° 16.. + Houdeng-Aimeries 08/11/1693, époux de Marie STAQUET dont:

2) Eloi-Joseph MONOYER, ° Houdeng-Aimeries le 13/06/1681, cofondateur des charbonnages de Strépy-Bracquegnies, + Houdeng-Aimeries le 22/05/1754, épouse à Familleureux le 07/01/1703 Marguerite BATAILLE, ° Familleureux, + Houdeng-Aimeries le 04/05/1766, dont:

3) Josse Joseph MONOYER, ° 14/03/1711, y + le 13/02/1787, cultivateur en sa ferme des Quatorze Bonniers, receveur du charbonnage de Bracquegnies, épouse Marie Claire FOULON, ° Trazegnies, + Houdeng-Aimeries 27/06/1764 dont:

4) Adrien Joseph MONOYER, ° Houdeng-Aimeries le 07/06/1740, propriétaire et cultivateur à Houdeng, mayeur de la commune (1774-1784), bailli de Houdeng (jugement d'Aimeries (1784-1791)), receveur du charbonnage de Bracquegnies, décédé en fonction le 09/06/1825, épouse à Goegnies le 19/02/1771 Marie Françoise NICAISE, + Houdeng-Aimeries le 16/06/1821 dont:

5) Jean-Baptiste MONOYER, ° Houdeng-Aimeries le 04/01/1778, maire-adjoint à Houdeng (1802-1806), cultivateur propriétaire, bourgmestre de Strépy (1828-1830), directeur du charbonnage de Strépy-Bracquegnies (1806-1839), + Bracquegnies le 19/07/1859, époux de Marie Josèphe DEMEULDRE, ° Horrues le 27/08/1774, + Bracquegnies le 20/01/1842 dont:

6) Augustin dit Auguste MONOYER, ° Bracquegnies le 23/01/1867, y + cultivateur le 13/08/1868, épouse à Houdeng-Goegnies le 24/06/1857 Marie Claire BRICOURT, ° à la ferme du Sart en Houdeng-Goegnies le 11/01/1820, + Bracquegnies le 10/04/1865 dont:

7) Jules Alfred MONOYER, ° Houdeng-Goegnies le 20/05/1841, historien, conseiller provincial, + Houdeng-Aimeries le 20/07/1887.

Nous ignorons si notre historien était animé d'un grand sentiment de rattachement familial. Il était né BRICOURT, fils naturel et ne fut légitimé que lorsqu'il avait déjà seize ans. Dans son propre mémoire généalogique, il ne signale évidemment pas la chose. Il était d'ailleurs historien plutôt que généalogiste, bien qu'il nous ait laissé quelques mémoires sur le sujet. Il ne s'est pas attardé sur les généalogies en un siècle où cette discipline était méprisée et trafiquée, mais comme historien, nous le verrons ci-après, il fut extrêmement fécond et éclectique. Il a valorisé son pays, sa région, ses campagnes et ses industries, en nous communiquant sa culture et ses visions.

Nous ne pouvons prétendre connaître son oeuvre d'une façon exhaustive mais il faut citer ce qui suit:

 

OEUVRES DE JULES MONOYER


- Mémoire sur l'origine et le développement de l'industrie houillère dans le bassin du Centre (Hainaut-Belgique) - Mons, Manceaux 1874.

- Etude historique sur les villages de Houdeng-Goegnies et Strépy, depuis leur origine jusqu'à nos jours - Mons, Manceaux, 1875.

Ces deux ouvrages avaient été précédés par:

- Essai historique sur les anciens villages de Houdeng-Goegnies et Strépy, suivi de Recherches sur l'industrie houillère dans le canton du Roeulx - Mons, Manceaux, 1871.

- Les noms de lieux du Canton du Roeulx expliqués d'après les plus sérieux travaux onomastiques modernes sur les pays de langue romane, avec appendice: Etude sur les noms patronymiques - Mons, Manceaux, 1879.

- Mémoire généalogique sur quelques familles bourgeoises des environs du Roeulx

N° 1 MONOYER - Mons, Manceaux, 1881

N° 2 BRICOURT - Mons, Manceaux, 1881

N° 3 SCAUMANNE - Mons, Manceaux, 1882

N° 4 RENCHON ?

Particulièrement pour les derniers ouvrages ci-avant cités, qui n'ont été tirés qu'à 50 exemplaires, toutes ces éditions sont aujourd'hui très rares et recherchées.

Jules MONOYER a également écrit de nombreux articles et monographies dans les publications du Cercle Archéologique de Mons, spécialement entre les années 1883 et 1892, dont plusieurs ont été publiées à titre posthume. La plupart des ouvrages que nous avons déjà cités de lui sont d'ailleurs des tirés à part dudit Cercle.

On peut citer la série Essais d'histoire et d'archéologie en quatre fascicules traitant des mesures, monnaies (1884), ancien droit, armorial (1886), sorcellerie (1886), batailles (1887).

Un autre ouvrage considéré aujourd'hui comme précieux est:

- Inscriptions funéraires et monumentales de la Province de Hainaut, première série - Mons, Manceaux, 1878.

En collaboration avec Théophile BERNIER:

- Inscriptions funéraires et monumentales de la Province de Hainaut - Canton du Roeulx, Mons, Manceaux, 1880.

Les monographies sont également très intéressantes, en quatre fascicules sous le titre de Histoire populaire des environs du Roeulx.

I Ville sur Haine - Mons, Manceaux, 1885

II Gottignies - Mons, Manceaux, 1885

III Mignault - Mons, Manceaux, 1886

IV Thieu - Mons, Manceaux, 1887

Il existe enfin une dernière monographie qui est Notice sur le village de Saint-Vaast qui a été publiée vers 1890 soit à titre posthume.

Rendons hommage a un tel écrivain qui nous a si bien fait connaître la région où il est né et son histoire industrielle; son mérite secondaire est qu'aujourd'hui encore, près de cent années après sa mort, des dizaines de jeunes se servent de ses ouvrages pour documenter leurs thèses et travaux de fin d'études et, au-delà, suscite encore des vocations d'historiens locaux.

 

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Christian Goens - La Louvière - Belgium- mai 2005 - tous droits réservés

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