Lanzhou - Premier grand Pont sur le Fleuve Jaune 
cctv.com 06-10-31 20:30 

Ce grand pont sur le Fleuve Jaune situé dans la ville de Lanzhou a passé un siècle d’épreuves.

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Ce grand pont en fer qui enjambe le Fleuve Jaune se situe à Lanzhou. Il semble qu'il n'y ait rien de particulier dans sa structure. Mais il était en fait le premier pont moderne de cette époque-là situé sur le cours moyen et supérieur du Fleuve Jaune. Ce pont a été financé par la dynastie des Qing, conçu par les Américains, construit par les Allemands avec la participation des Chinois.

Dans une vieille rue de Lanzhou, se trouve le siège du gouvernement populaire provincial du Gansu d'aujourd'hui. Historiquement, cet endroit a également été la résidence principale du gouverneur provincial du Shaanxi et du Gansu de la Dynastie des Qing.

Cette photo a été prise en l'an 34 du règne de Guangxu, de la Dynastie des Qing. Ce fonctionnaire s’appelait Sheng Yun, c’était le gouverneur provincial du Shaanxi et du Gansu de cette époque-là. Dans de sa jeunesse, Sheng Yun fût admis dans le gouvernement impérial après avoir réussi l'examen provincial trisannuel, puis envoyé plusieurs fois en mission diplomatique en Europe. Après avoir assumé les fonctions de gouverneur, en 1905 il installe à Lanzhou le bureau général des affaires étrangères de toute la province, pratique une nouvelle politique, et créé les secteurs industriel et commercial. Le projet le plus ambitieux est, à ses yeux, d’améliorer les voies de communication en ville sur le Fleuve Jaune. Dès son arrivée à Lanzhou, Sheng Yun jette son dévolu sur le fleuve. Pourquoi s'est-il lancé dans ce projet malgré les difficultés ? Pour répondre à cette question, nous devons d'en parler à partir de l'origine de la ville de Lanzhou.

Ici, nous sommes dans l'arrondissement de Xigu à Lanzhou. Dans l'histoire chinoise, après avoir repoussé les Xiongnus, une population d'origine paléosibérienne qui occupait la Mongolie sous les Han, Huo Qubing, un valeureux Général de la Dynastie des Hans s’est installé ici, dans le district de Jincheng où il a fait construire le premier château, également appelé "Jincheng", ce qui en chinois veut dire, "la ville solide comme l’or." Il s'agit de la première structure urbaine de Lanzhou. Aujourd'hui, bien que ce château n'existe plus, en marchant sur ses ruines au bord du Fleuve Jaune, nous pouvons encore trouver quelques traces de cette époque lointaine.

Deng Ming, Directeur, Bureau des Annales locales de la ville de Lanzhou

C'est un embarcadère de la Dynastie des Han, il date donc de l’époque Jincheng. Le district de Jincheng se trouvait dans les environs de la cité de Xigu, elle-même dépendant de la municipalité de Lanzhou. Au nord de ce quai sur le Fleuve Jaune, il y avait encore beaucoup d’autres appontements, ceux de Zhong Jiahe, de Xincheng, de Ba Panxia, et de Qing Shijin entre autres. Mais, ces embarcadères ont disparus avec l’urbanisation. Mais comme cet endroit est assez reculé, ce ponton a pu être préservé.

Deng Ming ( Zheng Ming), directeur du Bureau des Annales locales de la ville de Lanzhou

Cet embarcadère construit près de l'ancien château de Jincheng était le lieu où les gens pouvaient traverser la rivière. Mais, le cours supérieur du Fleuve Jaune serpente sur des centaines de kilomètres, pourquoi a-t-on choisi cet endroit précis pour le traverser ? Après avoir bien étudié la topographie, on peut remarquer que le Fleuve Jaune, qui prend sa source du plateau Qinghai-Tibet, est d’abord caractérisé par un cours assez étroit, avec un courant relativement faible. Il était donc plus commode de traverser en amont. En outre, dans cette région, les deux rives du fleuve comportent beaucoup de rochers, ce qui fût favorable à la construction de quais, et au mouillage des bateaux. Notamment après la mise sur pied du district de Jincheng. Pour des raisons politiques, économiques et militaires, les gens affluaient ici pour traverser.

Où allaient donc ceux qui passaient par là ?

Que faisaient-ils ?

Deng Ming

En descendant le Fleuve Jaune, après l'embarcadère, nous arrivons à ce grand pont. Au nord, c'est la vallée de Zhuanglang. Le Fleuve Jaune la traverse, avant de passer Yongdeng, la colline de Wushao, puis le Corridor du Hexi qui mène dans le Xinjiang. Une fois franchi la colline Congling, c’est l'Asie Centrale, qui via "la Route de la Soie" débouche sur l’Europe. L'autre voie qui part de cet embarcadère, à contre-courant, mène à Tachuan, puis passe par Huangshui pour entrer dans la province du Qinghai, et finalement arriver à Lhassa, au Tibet. Il s'agit de la voie de Tangbo, frayée dans l’antiquité sous la Dynastie des Tang.

A cette époque là, qu'on allât à l'ouest ou à l'est, fusses commerçant sur la Route de Soie, envoyés diplomatiques, ingénieurs ou savants, voyageât à pied ou en char, avec des troupeaux de chevaux ou de chameaux, tous ne pouvaient compter que sur ces radeaux en peau de mouton ou de bœuf. Une spécialité de Lanzhou pour traverser le Fleuve Jaune. Dans l'antiquité, aux alentours de Lanzhou, il y avait très peu de bois, en revanche il y avait beaucoup de pâturages, donc pléthore de bœufs et de moutons. Par conséquent, les autochtones eurent l'idée de fabriquer des bacs avec les peaux de bêtes pour transporter les voyageurs et les marchandises de part et d’autre du fleuve.

Après avoir construit son embarcadère et ses radeaux, la ville antique de Jincheng s’est mise à prospérer. Quant au changement de nom, de Jincheng à Lanzhou, il est dû à une montagne : le Mont Gaolan culminant à environ 2100 mètres d’altitude, et dressé sur la rive sud du Fleuve Jaune. En 581 après J-C, c’est la première année du règne de l'empereur Wendi de la dynastie Sui. Ce dernier transfère les institutions politiques et militaires de la ville antique de Jincheng au pied du Mont Gaolin. Il donne à cet endroit le nom de "Gaolan", et le titre de préfecture de "Lanzhou". Depuis lors, l'embarcadère du Fleuve Jaune situé à Lanzhou n’a cessé de gagner en importance.

A l'est du grand pont en fer du Fleuve Jaune à Lanzhou, nous pouvons voir une colonne en fer. Son corps tacheté semble nous raconter les liens qui l’unissent au Fleuve Jaune et son grand pont.

A cette époque-là, avec la croissance incessante du besoin de traverser le fleuve, les antiques radeaux ne satisfaisaient plus la demande. Alors la construction d'un pont sur le Fleuve Jaune devînt une affaire de la plus haute importance.

Sous le règne de l'empereur Hongwu de la Dynastie des Ming en 1385, un pont flottant composé de 25 bateaux en bois s’agence là où le courant est le plus clément, c’est-à-dire près de la porte nord de l’antique cité de Lanzhou. Deux ou trois autres bateaux de même dimension attendent en réserve, en cas d’inondations. Ainsi apparait le célèbre pont flottant de Zhenyuan.

Sur les rives nord et sud du Fleuve Jaune, sont érigées deux colonnes de fer pour fixer ce pont flottant. Sur les colonnes, on a coulé les caractères chinois du nom de l’empereur Hongwu. C’est un Général qui a surveillé la construction des colonnes, d'où le nom de colonne du Général.

Cette colonne que nous voyons aujourd'hui a donc 7 siècles.

Bien qu'elle ne puisse fixer le pont éternellement, elle a condensé au fil du temps les espoirs et souvenirs des habitants de Lanzhou.

Les eaux gelées ainsi que les inondations ont souvent détruit le pont flottant. Mais il fallait à chaque fois recommencer. Les habitants de Lanzhou ont donc engendré l’aspiration infinie de construire un pont assez solide sur le Fleuve Jaune. C’est ce qui a poussé le gouverneur provincial du Shaanxi et du Gansu Sheng Yun à tout faire pour résoudre ce problème. Bien sûr, il n'est pas le premier à s’être penché sur ce casse-tête chinois. Déjà sous le règne de l'empereur Tongzhi de la Dynastie des Qing, Zuo Zongtang, son prédécesseur, avait déjà proposé d’emprunter des capitaux étrangers pour réaliser un pont à Lanzhou. Mais, l’idée avait dû être abandonnée à cause du coût trop élevé.

Sheng Yun a sans aucun doute bénéficié d’un coup de pouce céleste pour parvenir à son but. Un jour, M. Kayüss, gérant à Tianjin de la Firme allemande Tailai établie en Chine fait un voyage à Lanzhou. M. Sheng Yun, intelligent, sent cette opportunité qui tombe du ciel. Il ordonne à un fonctionnaire de Lanzhou nommé " Daopeng yingjia" d’aller discuter avec l’étranger de la construction d’un pont. Après plusieurs démonstrations et d’âpres négociations, les deux parties parviennent, le 28 octobre 1906, à un accord sur l’édification d’un pont en fer sur le Fleuve Jaune à Lanzhou. Selon les stipulations de cet accord, tous les travaux doivent être financés par la partie chinoise mais entrepris par la partie allemande. Les commerçants allemands confient alors la conception du pont à une compagnie américaine. L'aspiration séculaire des habitants de Lanzhou d'avoir enfin un pont fixe sur le Fleuve Jaune prend alors forme sur le papier.

Mais, il y a encore du chemin à faire du papier à la réalité, car avant la mise en chantier du pont, les deux parties, chinoise et étrangère, font face, perplexes, à une équation difficile à résoudre : le transport des matériaux de construction.

Selon l'accord, l'acier et le ciment nécessaires au pont sont achetés auprès de commerçants allemands. La question est alors simple : comment acheminer une telle quantité de matériaux aussi lourds de la si lointaine Allemagne. Après avoir retourné le problème dans tous les sens, la solution trouvée est la suivante : le matériel prend d'abord la mer jusqu’au port de Tianjin, puis le train pour Beijing. Ensuite, il change de train pour Hankou, avant de prendre une autre correspondance pour Xinxiang dans le Henan, et finalement arriver à Xi'an, l’ancienne capitale impériale. Mais de Xi'an à Lanzhou, il faut désormais transporter les lourdissimes cargaisons sur des attelages tirés par des chevaux et des mulets. En route, il faut passer de nombreuses douanes. Rien que les formalités pour les procédures de l'expédition prennent 17 mois.

Le plateau Loess se trouve aux confins des provinces du Shaanxi et du Gansu. Traverser ses hautes montagnes sur des chemins tortueux n’est pas une promenade de santé, car à cette époque-là, les moyens de transport ne sont pas faits pour le fret. Face à la dure réalité, 45 poutres en fer trop lourdes et trop longues sont décomposées pour être réparties dans des voitures. C’est ainsi que le convoi part pour Lanzhou. Les bruits de sabots, des chevaux et des roues accompagnant le cri des palefreniers et des mulets s’entendent alors à des dizaines de km. 36 groupes forment le convoi composés par des voitures à grandes roues. Cette équipée suit l’antique voie et deviendra même un classique de l’opéra : « Les fourmis déménagent dans l’immense plateau de Loess ».

Par ailleurs, Sheng Yun est un homme à la fois résolu et prudent. C’est seulement après l’arrivée à Lanzhou de tous les matériaux de construction, juste avant la mise en chantier, qu’il adresse un mémoire à l’empereur afin d’établir un dossier. Rapidement, une réponse lui est envoyée, elle ne comporte qu’un seul caractère, « Savoir », écrit en rouge, c’est donc l’empereur en personne. « Savoir » signifie aussi « d’accord » ou « approbation ».

Enfin, tout est prêt pour que commencent les travaux d’un pont attendu depuis des générations et des générations à Lanzhou.

Cette ruelle à l’air insignifiant s’appelait autrefois « la Salle de la famille Cao ». Elle abrite la pagode de Wulong du temple des ancêtres de Zuogong, et la salle de banquet la plus somptueuse de Lanzhou à cette époque-là. Après sa prise de fonction, le 12 mars 1908, Sheng Yun choisit cet endroit pour organiser un grand banquet pour célébrer la mise en application de toutes ses nouvelles politiques dont la fameuse construction d’un pont en fer sur le Fleuve Jaune. 18 participants à la construction du pont ont été invités à ce grand banquet.

Cet homme vêtu à l’européenne et portant un ruban, est un belge du nom de « Lin A-De ». Son père fût le consul belge qui a signé les contrats avec les officiels chinois de Lanzhou pour créer des industries minière, pétrolière et vinicole. Après le décès de son père, Lin A-De succède et continue à construire en Chine.

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Deng Ming

Aujourd’hui, les descendants de Lin A-De sont dispersés aux 4 coins du monde : Etats-Unis, Canada, Australie, France, Grande-Bretagne. Trois d’entre eux sont venus à Lanzhou avant la Fête nationale afin d’y chercher leur racine. Ils ont rassemblé des matériaux pour réaliser un petit film, scénarios, biographies. Par conséquent, très tôt durant l’été 2005, ils ont demandé aux autres de se renseigner sur la participation de leurs ancêtres à la construction du pont de Lanzhou.

Le 10 avril 1908, le pont en fer de Lanzhou attendu depuis des siècles voit enfin ses travaux démarrer. Selon la conception du projet réalisée par la Compagnie américaine en charge, la structure supérieure du corps du pont est en acier, et elle comporte cinq arches. Le pont fait 233.5 mètres de long pour 8.36 de large. Le pont sera de couleur orange. Son axe central est réservé aux voitures et aux chevaux, les deux côtés servant naturellement de trottoirs. La surface du pont sera recouverte de bois.

L’aspect technique a été pris en charge par des ingénieurs américains : Menboben et Delo. Le personnel devant faire exécuter les travaux était quant à lui principalement composé de 69 techniciens étrangers recrutés par les commerçants allemands. Un grand nombre de maçons, charpentiers, forgerons et d’ouvriers simples ont également été embauchés. M. Liu Yongqi, originaire de Tianjin était responsable de la mise à exécution des travaux. D’ailleurs, son frère cadet Liu Wenkui est venu lui aussi à Lanzhou pour participer à la construction de ce pont en fer. Ce vieillard debout sur le pont en fer, plongé dans ses réflexions, c’est Yang Kaitai, le petit-fils de Liu Wenkui.

Yang Kaitai, petit-fils de Liu Wenkui.

“Depuis mon enfance, j’ai toujours entendu ma mère dire que mon grand-père et son frère aîné sont partis de Tianjin pour Lanzhou, afin de participer à la construction du Pont en fer. En fait, ma mère les a suivis.

Yang Yuzhen, sœur de Yang Kaitai

A cette époque là, le nord du pays n’était pas très ouvert. Toutes les femmes âgées avaient les pieds bandés. Ma mère faisait du 37. Par conséquent, les gens riaient parfois en se demandant pourquoi la vieille a-t-elle de si grands pieds. Je leur répondais que Lanzhou n’était pas notre pays natal, et que c’était Tianjin. Alors, ils me demandaient ce qu’on faisait là, et je leur répondais que mon grand-père était venu pour la construction du pont, et qu’à ce moment-là, ma mère n’avait qu’à 5 - 6 ans.

Après le début des travaux, il a fallu planter du sud au nord les 4 piliers en fer.

Chaque pilier devait être installé dans le lit du fleuve, là où les rochers apportent le maximum de stabilité. Ces piliers sont coulés en acier et en ciment. A ce moment là, c’était un travail très difficile et aussi très dangereux pour les ouvriers chinois.

Yang Kaitai, petit-fils de Liu Wenkui.

La construction du pont a été très pénible. En particulier lors de l’édification du troisième pilier, c’était la première fois qu’on n’arrivait pas à descendre le peigne fin dans l’eau. Au deuxième essai, Oncle Liu, a fait en personne la descente du peigne fin. Mais, l’eau a fini par tout emporter y compris lui. Il n’a pu être sauvé. Liu Wenkui, mon grand-père est venu travailler sur le chantier à cause de la mort mon oncle Liu. Après son décès, mon grand-père, Liu Wenkui, lui a succédé et il a travaillé dur jusqu’à la fin des travaux. Selon ma mère, sur l’un des piliers existait un problème, une inclinaison de 3 pouces.

Une centaine d’années se sont écoulées, et aujourd’hui, lorsqu’on arrive au bord du pont, personne ne regarde si les piliers s’inclinent ou non. Le coût financier et humain de ce pont s’est éloigné de nous, emporté par les eaux du Fleuve Jaune.

Après plus d’un an de travail acharné, le pont en fer sur le Fleuve Jaune est enfin achevé. Il a coûté la bagatelle de 366 691 taels d’argent. Pour fêter l’évènement, tous les fonctionnaires locaux ayant participé au projet se sont, entre autre, fait prendre en photo sur le pont. Ils ne se rendaient probablement pas compte de la portée de ce moment si particulier dans l’histoire de Lanzhou, voire dans l’histoire de Chine.

Le 19 août 1909, ce pont en fer est officiellement ouvert au trafic. Il s’agit donc du premier pont en fer sur les cours supérieur et moyen du Fleuve Jaune. Il attire ainsi des gens des 4 coins de la Chine. Ce rêve séculaire des habitants de Lanzhou devenait enfin réalité. Les clichés pris au début du siècle dernier se sont vite transmis à la postérité, peut-être de peur que ce chef d’œuvre ne disparaisse en un clin d’œil.

En 1928, pour commémorer Sun Yat-sen, le Pont en fer du Fleuve Jaune de Lanzhou a été renommé "Pont de Sun Yat-sen".

Pendant la Guerre de Résistance contre le Japon, les bombardements incessant des envahisseurs nippons se sont étendus jusqu’aux régions du nord-ouest de la Chine, et se sont même concentrés sur la ville de Lanzhou. Pour dissimuler le pont orange, on l’a repeint en fris foncé. Mais ce changement de couleur suffirait-i pour protéger ce grand pont ?

A cette époque là, même pour l’armée de l'air japonaise, il était difficile de localiser un endroit précis sur le Plateau de Lœss. Pour les pilotes nippons, les 2 distinctions qui caractérisaient Lanzhou, c'était d’abord sa configuration étroite traversée de part en part par le Fleuve Jaune, et ensuite les roues hydrauliques installées sur les deux rives. Mais, ils ignoraient que la ville de Jingyuan située à 100 km au nord de Lanzhou possédait une configuration quasiment identique. Par chance, ou plutôt par moindre malheur, ils ont pris Jingyuan pour Lanzhou. C'est ainsi que la ville antique de Lanzhou et le pont de Sun Yat-sen ont pu échapper à une destruction programmée.

Après l’épreuve du temps et le baptême du feu de la guerre, dans les années 50, le pont de Sun Yat-sen a sérieusement besoin d'entretien. En juin 1954, des départements intéressés entreprennent donc de le consolider. On installe alors des voûtes métalliques en arc sur l'ancienne ossature horizontale en acier. Le pont métallique du Fleuve Jaune à Lanzhou est à ce moment là devenu un pont à arches.

Les habitants de Lanzhou n'auraient jamais pensé que le pont qu'ils ont tant chéri vivrait une catastrophe à l’approche de son 80ème anniversaire. Grâce à son appareil photo, un homme a pu immortaliser la scène.

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Entrant dans le nouveau siècle, la physionomie de la ville de Lanzhou a connu de grands changements. A présent, rien que sur 150 km le long du Fleuve Jaune, dans les environs de Lanzhou, on ne compte pas moins de 17 grands ponts, ayant différentes fonctions. C'est le tronçon du Fleuve Jaune le plus fréquenté ... par les ponts. Et depuis longtemps, la communication entre les deux rives n’est plus un problème. Les anciens radeaux en peau du mouton sont devenus les outils du tourisme, pour ceux qui veulent goûter à l'histoire. En comparaison avec les grands ponts modernes de Lanzhou, le pont Sun Yat-sen a l'air d’un vieillard qui a connu toutes les vicissitudes de l'ancien temps. Il est cependant historique, étant le "Premier pont sous le ciel du Fleuve Jaune", reliant ainsi le passé et le monde présent.

Le 19 août 2005, à l'occasion du 96ème anniversaire du Pont Sun Yat-sen, toute la famille de Yang Kaitai est venue. A ce moment là, le pont venait juste de voir sa rénovation se terminer. Il s’est totalement déchargé de sa lourde responsabilité envers les voitures pour devenir un pont pour piéton. Les habitants de Lanzhou ont conservé comme un trésor ce vieux pont âgé de plus de cent ans et toutes les histoires le concernant. Parce qu'ils savent que sa transmission aux générations futures est l’une des missions qui leur incombent.

A l'époque, le contrat qui a permis la construction de ce pont métallique, signé par les Allemands et les Chinois, comportait une garantie de consolidation de 80 ans. Mais après avoir passé presque un siècle d’histoire, le passé s’en est allé, et seul ce pont reste inchangé. De ce pont métallique, aujourd'hui, nous pouvons encore imaginer les contours lointains de la ville antique de Lanzhou. Ce pont métallique semble nous affirmer que sous les faibles lumières du début du 20ème siècle, dans une Chine antique qui se fermait aux étrangers, certains essayaient d'ouvrir une fenêtre sur le monde extérieur, c'était les habitants de Lanzhou, car ils furent les premiers à apprendre les techniques avancées de l’étranger. Ce pont est moins un souvenir que le témoin d'un parcours qui enjambe le Fleuve Jaune, et avec lui, l’histoire de l’antique ville de Lanzhou.

Rédacteur: Baiyun  Origine:CCTV.com