LA COLONIE BELGE DANS LE GANSU

AVANT LA REVOLUTON

THE COLONY IN THE BELGIAN GANSU

BEFORE THE REVOLUTON

(1906-1911)


Mannerheim en 1908

C.G. MANNERHEIM

"ACROSS ASIA FROM WEST TO EAST IN 1906-1908"

Helsinki 1940

Mannerheim, officier russe issu de l’aristocratie suédoise, entrepris une immense tournée d’inspection en Chine, un périple de milliers de km. Il décrit ce qu’il observe parfois avec beaucoup de détails et c’est ce qui le rend intéressant. Il possède la mentalité des européens de son époque et juge parfois les gens de manière un peu hautaine. Sa mission était d’ordre ethnographique mais n’hésitait pas à décrire des fortifications et recensait l’armement. Il nous a laissé quelques pages concernant les belges établis au Gansu à l’époque où la colonie belge venait de s’installer.

Mannerheim, a Russian officer from the Swedish aristocracy, started a huge tour of inspection in China, a journey of thousands of km. He describes what he sees sometimes in great detail and that's what makes it interesting. He has the mentality of Europeans of his time and sometimes judge people so a little haughty. Its mission was to ethnographic but did not hesitate to describe the fortifications and identified the weapons.We left a few pages on the Belgian established in Gansu at a time when the Belgian colony had settled.

 

 

(Mannerheim est à Suzhou, parle des taxes, des salaries, des douanes)

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Le droit perçu sur les marchandises russes par an se monte au total à environ 1.500 lan en argent. Tous les droits sont perçus en argent. Cette obligation est appelée "tchy shui". Le regretté M. Splingart, un Belge dans le service chinois qui connaissent bien les explorateurs européens de l'intérieur de la Chine, a été pendant de nombreuses années en charge de la douane à Suchow. Son salaire a été 12.000 ou 16.000 lan, tandis que le revenu total du droit, dit-on, ne s'élevait pas à plus de 3.000-4.000 lan……..

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(Mannerheim parle maintenant de Lanzhou et des belges)

Parmi d'autres signes de réforme, il convient de mentionner que les produits européens et les usines sont de plus en plus populaires parmi les habitants. Les produits japonais auraient considérablement augmenté en volume depuis la guerre. A Lanchow, il est dit, il y a une nette volonté d'améliorer l'industrie du pays sans l'aide des Européens. Les Allemands, qui avait dirigé une fabrique de drap de nombreuses années, ont dû céder la gestion aux Chinois. Pour quelques mois, cette expérience réussit, mais maintenant, l'usine est au point mort. Plus de concessions sont accordées aux Européens. À l'heure actuelle il existe, dit-on deux belges dans Lanchow, un chimiste et une sorte de contremaître d'une certaine qualité d’éducation. Ils sont là pour aider les autorités chinoises à créer de nouvelles entreprises. Par ordre du gouverneur, les cartes, dit-on, ont été réalisés dans tous les districts de la province. Le Taotaï de Lanchow est dit être le cœur et l'âme de ce mouvement d’européanisation. Toutefois, il semble qu’il y ait un bon nombre de difficultés à surmonter ... ....

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(Mannerheim était à Lanzhou)

... ... .. La maison hospitalière du belge Rob.Geerst est le centre de la communauté européenne dans Lanchow. Il a été nommé il ya un an en tant que chimiste et vit ici avec sa sœur, Mlle Geerts, et un neveu, un garçon de 12 ans, très avancé pour son âge, qui est plein de farces et l'air très amusant dans son costume chinois. Peu de temps après mon arrivée, j'ai été invité à dîner chez Geerts, où j'ai rencontré quelques-uns des résidents européens. Il y avait environ une douzaine de personnes présentes. C'était un changement agréable de mon existence monotone de voir une table bien dressée, champagne et autres gourmandises et robes du soir.

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L'homme qui a suscité mon admiration par son comportement était M. Alphonse Splingerdt, l'interprète chinois à l'ambassade de Belgique à Pékin, à l'heure actuelle en congé à Lanchow, où il est un grand faiseur, une sorte de factotum (homme à tout faire du) au vice-roi et particulièrement au Taotai. Il est le fils d'un belge très connu, qui mourut à Hing-anfu [Xian] il y a un couple d'années. Il est venu en Chine en tant que fonctionnaire de l'un des missionnaires belges et a été ultérieurement repris dans le service chinois, où il fit si bien que, au moment de sa mort, il était un mandarin avec un bouton rouge. Il a dû avoir quelques aventures intéressantes au cours de sa carrière mouvementée. Beaucoup d'explorateurs européens ont été reçus dans son Yamen hospitalier et ont évoqué avec gratitude cet homme intéressant, qui maîtrisait toutes les langues avec la même assurance.

Plein de bonté et de joie de vivre dans la réussite comme dans l'échec, il avait mené une vie bien remplie et laissé derrière lui un petit essaim de 22 enfants, pour lequel il n'avait apparemment pas été en mesure de fournir une bonne éducation en fonction des normes Chinoises. L'un d'eux était M. Alphonse, qui, bien qu'il semble ne pas jouir du même degré de réussite dans la vie comme son père, a certainement hérité de son ignorance et auto-assurance. Il fait des calculs commerciaux et techniques pour les Chinois dans pratiquement n'importe quelle sphère, avec le même air de conviction, comme il est assis dans un salon et de pouvoir s’exprimer en français, anglais, allemand ou presque n'importe quelle langue européenne. Geerts, qui doit faire des enquêtes approfondies avant de pouvoir leur dire ce qui est caché dans les montagnes, apparaît comme un enfant aux Chinois par rapport à Splingerdt, qui peut dire, à une distance de dizaines de miles, quel pourcentage de richesses minérales elles contiennent. Il est difficile d'imaginer qu’il puisse bluffer ainsi longtemps, mais après tout, nous sommes en Chine.

Parmi les autres invités étaient M. Delo, le jeune représentant d'une entreprise allemande dans l'Est de la Chine, qui avait entrepris de construire un pont en acier sur le cours du Ho Hwang, et un ingénieur américain lié à la construction, Goldmann, qui restait obstinément silencieux dans toutes les langues. En plus de ces représentants de la culture européenne et américaine il y a un petit groupe de belges qui forment une communauté qui leur est propre. Thasbart, un contremaître, Coutellier, un ancien soldat, et Scalier, un soldat toujours en service actif, avec sa femme, une ancienne institutrice. Ils sont employés comme contremaître sur les travaux et les mines qui sont en construction.
À tous ceux venant, comme moi, de l'ouest, Lanchow est d'un intérêt ... ..

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March 12 th, Lanchow

Frigorifié après plusieurs heures de cartographie par une journée froide et venteuse sur les contreforts des collines près de la ville, je m'apprêtais à continuer mon voyage le 8 courant lorsqu’une invitation à dîner avec le vice-roi m'a obligé à le reporter à nouveau au 11 ou 12. La colonie européenne, ou plutôt ses représentants belges se divertissait à dîner et j'ai été partagé cet honneur. Une longue table était dressée dans la mode européenne pour 18 personnes dans un temple construit en l'honneur du célèbre ex-vice-roi du Kan Su, Tsuo gung pao, près de la porte sud de la forteresse. La salle, décorée avec des tapis et des lanternes, l'air très bien. Deux rangées de colonnes soutenant le toit. Le mur arrière est en plein cintre et en face de la grande fenêtre, il y avait une estrade en plein cintre, sur laquelle de petites tables basses, séparées par une rangée de coussins rouges et de peaux de loup, déposés sur les sièges. La suite était composée par des chaises raides adossés avec des coussins rouge debout sur deux rangées se faisant face vers l'entrée. Le mur d’entrée a été repris par une scène, magnifiquement décorées avec des écrans, des lanternes et les tapis. Les parois latérales derrière les rangées de colonnes étaient entièrement composées de fenêtres. À côté de notre petit nombre d'Européens, tous les mandarins supérieurs de l’entourage du Toatai avaient été invités. Le vice-roi est arrivé quelques minutes après que chacun fut réuni et a été accueilli avec une salve de fusils. Avec son dandinement, mais la démarche facile, il passa le long de la rangée de mandarins vers nous, et seulement après avoir serré la main de chacun d'entre nous, il se retourna avec un poli "Ngan tching" révérence aux mandarins profondément révérencieux. On m'a donné la place d'honneur avec Geerts à côté de moi. Splingerdt était assis de l'autre côté de Shen et van Dijk, à côté de lui. Merci pour le cadeau inhabituel d’avoir Splingerdt comme un interprète, il était très facile pour nous de converser. Le Taotaï assis en face du vice-roi à l'autre bout de la table. Ses voisins immédiats ont été Goldmann, Thasbart, Scalier et Coutellier.


Le dîner se composait essentiellement de plats européens et ont été préparés par le cuisinier de Geert. Les vins ont été fournis par Splingerdt et les nappes, etc vaisselle, par les deux. Il est curieux qu’il ne soit pas question de paiement pour ces choses. Shen a été très bavard, mais sa conversation se composait surtout de poser des questions et écouter attentivement les réponses des autres…………

(NDLD : le repas dura 5 heures durant lesquelles, à aucun moment, Shen ne parla du pont semble-t-il, dont les travaux allaient commencer.)

(Mannerheim is in Suzhou, talks taxes, salaries, Customs)

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……

The duty levied on Russian goods annually is said to amount to about 1.500 lan in silver. All duty is levied in silver. This duty is called “shui tchy”. The late Mr Splingart, a Belgian in the Chinese service who was well know to European explorers in the interior of China, was for many years in charge of the customhouse at Suchow. His salary was 12.000 or 16.000 lan, whereas the whole revenue from duty is said to have amounted to not more than 3.000-4.000 lan………

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(Mannerheim speaks now of Lanzhou and Belgian)

Among other signs of reform it should be mentioned that European goods and factories are becoming more and more popular among the inhabitants. Japanese goods are said to have increased considerably in quantity since the war. At Lanchow, it is said, there is an obvious determination to improve the industry of the country without the help of Europeans. Germans, who had run a cloth factory there for many years, have had to surrender the management to Chinese. For a few months this experiment succeeded, but now the factory is at a standstill. No more concessions are granted to Europeans. At present there are said to be two Belgian in Lanchow, a chemist and some kind of foreman with a certain amount of education. They are there to help the Chinese authorities to establish new enterprises. By order of the governor, maps are said to be have been made in all the districts of the province. The Taotai in Lanchow is said to be the heart and soul of this Europeanising movement. However, there seem to be a good many difficulties to be overcome…….

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(Mannerheim was in Lanzhou)

…….. The hospitable house of the Belgian Rob.Geerst is the centre of the European community in Lanchow. He was appointed about a year ago as a chemist and lives here with his sister, Miss Geerts, and a nephew, a boy of 12, very advanced for his age, who is full of pranks and looks very amusing in his Chinese dress. Soon after my arrival I was invited to dine at the Geerts, where I met some of the European residents. There were about a dozen people present. It was a pleasant change from my monotonous existence to see a properly laid table, champagne and other delicacies and evening dress.

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……..The man who aroused my admiration by wearing the latter was M. Alphonse Splingerdt, the Chinese interpreter to the Belgian Embassy in Peiping, at present on leave at Lanchow, where he is a “grand faiseur”, a kind of factotum to the Viceroy and particularly to the Taotaï. He is the son of a very well-known Belgian, who died at Hing-anfu a couple of years ago. He came to China as a servant of one of the Belgian missionaries and was subsequently taken into the Chinese service, where he did so well that at the time of his death he was a mandarin with a red knob. He must have had some interesting adventures during his chequered career. Many European explorers were entertained in his hospitable yamen and had referred with gratitude to this interesting man, who murdered all languages with equal assurance.

Full of good-nature and “joie de vivre” in success as in failure, he had led a busy life and left behind him a little swarm of 22 children, for whom he had apparently been unable to provide much beyond a careful upbringing according to Chinese standards. One of them was M. Alphonse, who, though he may not enjoy the same measure of success in life as his father, has certainly inherited his ignorance and self-assurance. He makes commercial and technical calculations for the Chinese in practically any sphere with the same air of conviction as he sits in a drawing-room and murders French, English, German or almost any European language. Geerts, who has to make extensive investigations before he can tell them what lies hidden in the mountains, seems like a child to the Chinese compared with Splingerdt, who can say, at a distance of dozen of miles, what percentage of mineral wealth they contain. It is hard to imagine that such “bluffing” should succeed for any length of time, but after all this is China.

Among the other guest were Herr Delo, the youthful representative of a German firm in Eastern China which had undertaken to build a steel bridge over the Hwang ho, and an American engineer connected with the construction, Goldmann, who remained stubbornly silent in all languages. In addition to these representative of European and American culture there is a small group of Belgian who form a community of their own. Thasbart, a foreman, Coutellier, an ex-soldier, and Scalier, a soldier still in active service, with his wife, formerly a governess. They are employed as foreman at the work and mines that are under construction.

To anyone coming, as I did, from the west, Lanchow is of interest…..

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March 12 th, Lanchow

 

Through suffering from a cold after several hours mapping on a cold and windy day on the spurs of the hills near the town, I was preparing to continue my journey on the 8!th when an invitation to dine with the Viceroy forced me to postpone it again to the 11 th or 12 th. The European colony, or rather, its Belgian representatives were being entertained to dinner and I was the share the honour. A long table had been laid in European fashion for 18 people in a temple built in honour of the former celebrated viceroy of Kan Su, Tsuo gung pao, close to the southern gate of the fortress. The room, decorated with carpets and lanterns, looked very fine. Two rows of columns supported the roof. The back wall was semicircular and in front of the large window there was a semicircular dais, on which small, low tables, separated by a row of red cushions and wolf skins, marked the seats. They were continued by stiff-backed chairs with red cushions standing in two rows facing each other towards the entrance. The wall by entrance was taken up by a stage, beautifully decorated with screens, lanterns and carpets. The side walls behind the rows of columns consisted entirely of windows. Beside our small number of Europeans all the higher mandarins from the Toatai downwards had been invited. The Viceroy arrived a few minutes after everyone had assembled and was greeted with a salute of guns. With his waddling, but easy gait he passed along the row of mandarins towards us and only after shaking hands with each of us he turned with a polite “tching ngan” curtsey to the deeply curtsying mandarins. I was given the seat of honour with Geerts next to me. Splingerdt was seated on the other side of Shen and van Dijk next to him. Thanks to Splingerdt’s unusual gifts as an interpreter it was very easy for us to converse. The Taotai sat opposite the Viceroy at the other end of the table. His immediate neighbours were Goldmann, Thasbart, Scalier and Coutellier.

The dinner consisted mainly of European dishes and been prepared by Geert’s cook. The wines were supplied by Splingerdt and the tablecloths, crockery etc, by both. It is curious that there is no question of payment for these things. Shen was very talkative, but his conversation consisted chiefly of asking questions and listening attentively to the replies of others…………

(NDLD: the meal lasted 5 hours during which, at any time, Shen said no bridge seems he, whose work would begin.)

 

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Christian Goens - La Louvière - Belgium - novembre 2009 - tous droits réservés

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