SUR LES TRACES D'ALPHONSE SPLINGAERD

Il y a de cela quelques mois, notre cousine Louise Splingaerd-Laheurte nous envoya un document intéressant qui vaut la peine de montrer à tous. Chacun appréciera à sa juste valeur la relation qui est proposée ici sous la responsabilité de son auteur.

Louise Splingaerd est la fille de François Splingaerd et de Marie Dora Chih. Et François Splingaerd était le second fils d'Alphonse Splingaerd, issu de ses secondes noces.

Tianjin , Fall 2006: A Glimpse of Grandfather Alphonse’s Past

I was born in Tianjin ( Tientsin) just like my father, François, who was a grandson of Paul Splingaerd. My dad was Alphonse’s youngest child (and the only child by his second wife Marie-Therese Wu). Grandfather Alphonse passed away in 1943, three years before I was born, so I unfortunately never got to know him in person.
It was not until April 2001 that I returned for the first time to China, with my mom Marie-Dora Chih Ameng – over half a century after we permanently left the mainland, in 1949. We have since travelled together back to China at least three more times, including to Beijing and Tianjin where my mother still has a number of old friends and classmates from the University of Beijing.
On one of those trips to Tianjin, in October 2006, I was thrilled to finally find some traces of Grandfather Alphonse, thanks to an old resident friend of my mom, Zhou Jing, who took us one day to a site where Alphonse was to have lived, at 114 MuNan Dao (photos 1-2). As inscribed on the plaque by its gate (photo 3), this was indeed “The Former Residence of Lin ZiXiang”, now a registered municipal landmark serving as some sort of government communications office.
As the three of us walked past the gate and I was about to take a few snapshots, two guards in civilian clothes ran over and asked what we were doing there. They immediately mellowed, however, when my mom and her friend said I was a granddaughter of “Lin ZiXiang”, and they let us walk around the yard (but not inside the building) and take pictures.
From my mom’s recollection, the arched trellis at the center of the yard (photo 4) was just as it used to be when she visited the place in the 1940s (although, she said, it was covered with many more flowering plants back then). But she did not recognize the building itself. The guards said the original building had actually been torn down and rebuilt, except for a small wing (far right corner of photo 5).
We ended up lingering around for almost half an hour. I took one last shot outside the gate as we left (photo 6), delighted to have experienced such “pilgrimage” and to bring back such wonderful family souvenirs.

A la recherche de mon grand-père Alphonse (Tianjin, octobre 2006)

Je suis née à Tianjin (Tientsin) tout comme mon père, François, qui était un petit-fils de Paul Splingaerd. Mon père ètait le dernier enfant d’Alphonse (et fils unique de sa seconde femme Marie-Thérèse Wu). Mon grand-père Alphonse étant décédé en 1943, trois ans avant ma naissance, je ne l’ai malheureusement jamais connu en personne.
Partie de Chine continentale en 1949, ce n’est que plus d’un demi-siècle plus tard, avril 2001, que j’y suis retournée pour la première fois, avec ma mère Marie-Dora Chih Ameng. Nous nous y sommes rendu encore au moins trois fois depuis, y compris à Beijing et à Tianjin où vivent encore plusieurs vieux amis et anciens camarades de ma mère de l’Université de Beijing.
C’est lors d’un passage à Tianjin en octobre 2006 que j’ai eu la joie de retrouver quelques traces de mon grand-père Alphonse, grâce à un vieil ami de Tianjin de maman, Zhou Jing. Cet ami nous emmène un après-midi à un endroit où mon grand-père Alphonse aurait vécu, au 114 MuNan Dao (photos 1-2). Effectivement, la plaque à l’entrée de la propriété (photo 3) indique qu’il s’agit de l’”Ancienne Résidence de Lin ZiXiang”, classée monument historique de la municipalité et actuellement à l’usage des services publics de communication.
Juste au moment où nous en franchissons le portail et où je vais prendre des photos, deux gardes en civil se précipitent pour nous demander de quel droit sommes-nous sur les lieux. Mais ils changent tout de suite de ton quand ma mère et son ami leur font savoir que je suis une petite-fille de “Lin ZiXiang”, et ils nous laissent nous promener à notre guise dans le jardin et prendre des photos (mais sans pouvoir entrer dans le bâtiment même).
Ma mère me dit se souvenir tout à fait de la tonnelle au centre du jardin (photo 4), restée d’après elle telle quelle depuis qu’elle avait visité la résidence dans les années 40 (sauf que, remarque-t-elle, le treillis était à l’époque beaucoup plus couvert de plantes à fleur). Elle ne reconnaît par contre pas le bâtiment lui-même. D’après les gardes, l’ancien bâtiment a été en fait entièrement reconstruit, et il n’en reste de l’original qu’une petite aile (à l’extrême droite de la photo 5).
Nous finissons par passer presque une demi-heure dans la propriété. Je prends une dernière photo de la façade (photo 6) avant de partir, ravie de ce “pélerinage” et le coeur plein de si beaux souvenirs de famille.

 

On sait que les chinois de cette époque portaient volontier plusieurs noms. En était-il de même des Européens ou Eurasiens qui portaient des noms latins? On ne sait.

Alphonse Splingaerd, le fils aîné du mandarin, était né en Mongolie et fut élevé dans le Gansu. Il fit une partie de ses études à Lanzhou avant de partir pour Shanghaï. Ses études terminées, il retourne à Lanzhou où il se marie en s'introduisant dans une famille de notables. Puis il part à Pékin où il mène une carriére à l'ambassade, comme traducteur. Après la mort de son père, il s'établit dans le Gansu et travaille aux projets de développement de la ville. Son nom chinois est alors Lin A-der. Il essaye d'établir une ligne de navigation sur le Fleuve Jaune avec du matériel américain. Combien de temps restera-t-il dans le Gansu? Personne ne nous le dit. Retournera-t-il à Pékin à l'ambassade?. Personne ne nous le dit. Ou continua-t-il des entreprises et s'établit-il à Tientsin, personne ne nous le dit. Devint-il riche? On le dit. Et sans doute, avec les années, devint-il un homme influent et respecté, comme son jeune frère. Comment en aurait-il été autrement alors qu'il avait un beau-fils ( 梁宝和 ) qui était le fils d'un ex-ministre de la Première République et à l'origine du premier gouvernement qui suivit la chute de l'Empire Qing.( 梁如浩 ).

Il n'est pas impossible qu'Alphonse Splingaerd ait porté un autre nom chinois que Lin A-der. Cependant, cela n'est dit ou certifié nulle part. Qu'il fut appelé Lin ZiXiang relève donc de l'hypothèse.

On ne peut mettre en doute la bonne foi de Madame Dora Splingaerd-Ameng. Mais, enfin, il y a soixante ans et beaucoup de choses ont changé depuis. Dans les grandes propriétés, les pergolas devaient sans doute se ressembler toutes........

C'est quand même une belle histoire

Merci à Louise pour cette relation et les photographies.

Marie Dora, François et Louise à Tientsin en 1949, à la dernière époque


LES NOMS D'ALPHONSE BERNARD

 

La cousine Annette Lang nous disait il y a quelque temps que son grand-père Alphonse avait comme nom chinois Lin Ya-de ou Lin A Der ou Lin Ye Fang 林阿德 . C'est ce dernier nom qui correspond le mieux à une phonétisation de Alfons ou Alfonso. Ces tentatives de reproduire en latin un nom chinois ne vaut pas la façon dont il est écrit en chinois. C'est la raison pour laquelle je propose ci-après quelques reproductions de son nom dans différentes écritures. Lin Canzan (林參贊) est le nom honoraire d'Alphonse et signifie: le conseiller Lin.

sur un contrat avec le gouvernement du Gansu pour l'établissement d'une école technique


Dans ce contrat avec la ville de Lanzhou, on voit apparaître quatre mentions de Lin Fuchen conjointement avec le nom de Jean-Jacques Muller et de Lin A-Der.

Dans ce très beau document, on retrouve Lin A-Der ou Der-A Lin selon le sens de la lecture, sur la même page. Il s'agit d'un contrat avec la ville pour la fourniture de machines destinées aux mines de cuivre.

Ici un extrait d'une feuille de paye pour des travaux concernant le pont de Lanzhou ainsi que pour les usines. Le dernier signe est dollar. On payait les européens en $ mexicains.

Ici dans un contrat pour la recherche d'un personnel de cadre

Ici ou il est question de chercher un technicien ou apprenti

Ici pour le contrat concernant la fourniture de machines destinées aux mines de cuivre

Les documents proviennent de Monsieur Zheng Ming de Lanzhou via l'ambassade de Belgique à Pékin. Merci à Monsieur Van Anderlecht pour son intervention.


LES NOMS DE JEAN-BAPTISTE SPLINGAERD

Le frère cadet d'Alphonse fut baptisé Jean-Baptiste. Il est devenu avec le temps un personnage très important dans la colonie des Belges de Tienstin. Il était sans doute le personnage le mieux payé de la compagnie CTET.

On le connaissait comme était Lin Biguo. Mais plusieurs Splingaerd ont porté ce nom car il signifie le Belge Lin. Jean-Baptiste ne serait-il pas plutôt Lin ZiXiang?

Comparez plutôt ces deux images:

L'image de droite est le cachet de Jean-Baptiste Splingaerd.

Lin Zi-Xiang (林子香) était donc le Belge Jean-Baptiste Splingaerd, fils du mandarin.

Etait-il un homme influant, voire important à Tianjin? On peut le penser. A voir les deux photos de groupe qui suivent, on ne peut en douter (entre 1935 et 1940)


from Alban Pourbaix - Belgium

Sur cette photo de groupe, il n'y a que des Européens, pas de chinois. Les deux eurasiennes qui se trouvent au premier rang sont les nièces de Jean-Baptiste; il s'agit de Marie Splingaerd et de sa soeur Marguerite ou Augustine. Jean-Baptiste est en position dominante, à droite, comme un maître d'école. Dans les hommes on ne reconnait que Frank Biesel et Lucien Pourbaix.


from Alban Pourbaix - Belgium

Sur cette photo, comme femme, on ne reconnait que Marguerite (ou Augustine) Splingaerd. On voit Agostini, Paul Splingaerd et Lucien Pourbaix. Et, bien sur, en position dominante à gauche, Jean-Baptiste Splingaerd.

 

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