Billet d'humeur juillet 2010

Concerne ‘Footsteps in deserted valleys’(1)

Comme ceux qui s' intéressent à la vie de Paul Splingaerd, j'ai lu la partie significative de ce livre, celle qui traite de la présence belge dans le Gansu au début du vingtième siècle. On y voit un auteur qui a étudié un grand nombre de références et a revu les fonds d'archives de la congrégation des CICM.

Un grand nombre de références sont connues et avaient déjà été exploitées. La relecture des archives est vue sous un nouvel angle, celle de l’inefficacité des missions des délégués belges dans le Gansu. C'est en tout cas la conclusion de l'auteur qui signifie que pour les résultats obtenus, les prêtres et Paul Splingaerd auraient été suffisants.

D’une certaine manière, le chapitre présente de l'intérêt dans la mesure où l'on parle très souvent de Paul Splingaerd, vu son implication à la fois comme guide, comme interprète et comme négociateur. Mais la façon de voir les choses, très critique pour tous les participants, sauf pour le commandant Wittamer, induit une sorte de gène. Bien que Paul Splingaerd soit souvent cité, il ne s'agit pas d'une biographie et c'est parfois comme à regret que l'auteur le mentionne. Il en est bien obligé vu son omniprésence. Son état de fonctionnaire de haut grade de l'Empire n'est résolument pas mis en avant et il est considéré comme une sorte de simple employé, même s'il est commissaire de l'État indépendant du Congo. Bref, sur Paul Splingaerd, l'auteur ne nous apporte pas grand-chose mais ce dernier n'était pas le sujet de son discours. L'auteur met assez bien en avant le mouvement de la mission dans ses différentes phases mais n'entre guère dans les détails si bien que nous n'apprenons rien de bien nouveau. Son propos étant basé principalement sur l'étude de la stratégie de Léopold II et de ses délégués, il ne s'attarde guère sur les résultats dès lors que certaines conclusions ont déjà été déposées, assez négatives. Il en sera de même pour ce qui concerne la seconde mission, promise dès le début à un piètre résultat.

Je ne suis pas étonné de ces situations vu qu'une grande partie des références ont été prises dans la correspondance des CICM. C'est la raison pour laquelle on est assez surpris par l'analyse que pratique l'auteur sur la personnalité de Paul Splingaerd, d'autant qu'il semble que ce ne soit pas le lieu. L'auteur laisse passer ses sentiments alors qu'il critique Josef Spae de manque d'impartialité qu'il qualifie de non scientifique. Pour ma part, je trouve qu'il y a des phrases inutiles parce qu'elles ne débouchent pas sur une conclusion ou un résultat. D'accord qu'il dit que c'est la confrontation des personnalités qui crée un conflit conduisant à l'échec mais n'est-ce pas une manière d'attribuer l'échec à Splingaerd alors que ce sont les officiers et ingénieurs qui ont manqué de compétence et de manque d'adaptation au milieu ? Ces officiers venaient du Congo africain. Mais le Chine n'est pas l'Afrique. L'auteur considère Splingaerd comme un individu extraordinaire ayant un certain nombre de compétences appréciées par le colonel Fivé mais il ne parle ni de son courage ni de son abnégation. Il ne mentionne pas le fait que ce sont à la fois ses qualités personnelles et sa position officielle qui sauve la situation de 1900, alors que cet élément avait pourtant été évoqué par les CICM eux-mêmes.

Bref, c'est intéressant à lire malgré tout, avec un œil critique et objectif en se rappelant qu'il ne s'agit pas d'une biographie de Paul Splingaerd et que la période considérée ne couvre que quelques mois de sa vie.

 

Koen De Ridder, Footsteps in deserted valleys, missionary cases, strategies and practice in Volume 8 de Louvain Chinese studies , Leuven University Press, 2000 ( ISBN 9058670228)

Christian Goens

 

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